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dierai les conditions nécessaires au succès, l’influence de la greffe sur la cicatrice et enfin les indications particulières de cette opération. Du reste, je supposerai, pour toutes les descriptions qui vont suivre, une surface bourgeonnante dans les conditions nécessaires au succès ; une ou plusieurs greffes y ont été déposées, que va-t-il se passer ?


Section I.


§ 1. — Si le lambeau greffé a été appliqué avec soin, si l’on a pris la précaution de bien dérouler ses bords, l’adhérence est complète au bout de vingt-quatre heures. Cette adhérence ne se produit pas par tous les points de la greffe en même temps, les bords paraissent se souder après le centre, ce qui tient sans doute à leur épaisseur moindre. À ce moment, on peut, avec une épingle, les pousser doucement sans les déplacer ; cependant, les adhérences sont très faibles, aussi faut-il enlever le pansement avec beaucoup de précautions pour éviter le déplacement.

Quelques modifications parfaitement visibles se font remarquer à cette époque à la surface du lambeau ; il paraît plus blanc, plus épais et comme gonflé par les sucs qui suintent des bourgeons charnus. Quelquefois, il apparaît ridé sur ses bords. Au bout de quarante-huit heures, parfois seulement au bout de trois à quatre jours, apparaît autour de la greffe une petite zône d’un gris pâle, souvent séparée d’elle par fin cercle très