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mince et plus transparent. Cette zône est le premier stade de l’irradiation épidermique. Déjà l’influence de la greffe s’est fait sentir sur son pourtour, et l’épithélium qui recouvrait les bourgeons charnus prend peu à peu les caractères de l’épiderme cicatriciel.

Au bout d’un temps plus ou moins long (cinq ou six jours), la zône acquiert plus de largeur et présente en même temps des caractères particuliers ; elle est d’un rouge plus foncé que les bourgeons, elle est lisse et devient plus apparente en se desséchant à l’air. À cette époque le lambeau et son aréole s’enfoncent au-dessous des bourgeons et semblent avoir disparu. Depuis ce moment, la couleur de la zône devient grisâtre, elle constitue définitivement l’épiderme de cicatrice. Une autre zône ne tarde pas à apparaître autour de la première, et, après avoir suivi les mêmes phases, elle se transforme comme elle en épiderme : un ilôt cicatriciel est ainsi formé.

Je ferai remarquer que parfois, en même temps que ces zônes formatrices exécutent leur évolution, la partie centrale de l’ilôt participe à une desquamation abondante. C’est ce dernier phénomène qui a fait dire à M. Ranvier qu’en même temps que les zônes s’étendaient la greffe tendait à disparaître. Cependant, ce fait de desquamation n’est pas constant ; il arrive parfois que l’ilôt greffé résiste, qu’il est parfois reconnaissable au bout d’un temps plus ou moins long. Reverdin cite un cas où, au bout d’un an, les greffes étaient parfaitement reconnaissables ; elles étaient représentées par de petites dépressions.