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diversement interprétés, selon que l’observateur aura affaire à telle ou telle plaie, à tel ou tel mode de pansement, etc., etc.

§ II. — Si maintenant nous abandonnons les phénomènes cliniques dus à un seul lambeau, pour étudier ceux qui se passent sur une plaie où on a déposé plusieurs greffes, nous aurons à signaler quelques particularités très remarquables.

Quand on a déposé une greffe au centre d’une plaie, l’ilôt qui se forme autour d’elle est à peu près circulaire ; sa limite extrême n’est pas parfaitement régulière, car on y distingue de petits prolongements linéaires (irradiations marginales) ; mais enfin son contour général est rond.

D’après le processus physiologique, qui a pour but la formation de l’ilôt, on sait qu’il est formé de plusieurs zônes différant entre elles par la couleur, qui se rapproche d’autant plus de la couleur de la plaie qu’on envisage une zône plus périphérique. Si, au lieu d’être placée au centre de la plaie, on a placé la greffe non loin des bords, on se croirait autorisé à supposer que rien ne doit être changé. Cependant, l’ilôt qui se forme prend alors des caractères particuliers ; il perd sa forme circulaire, s’allonge du côté des bords de la plaie et tend à s’en rapprocher ; un travail semblable s’effectue du côté de la cicatrice marginale. De telle façon qu’au bout d’un temps plus ou moins long, il se forme un pont qui relie la greffe aux bords de la plaie. Ces ponts sont très remarquables et présentent ordinaire-