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se passe pour les ilôts les mêmes phénomènes que pour les bords de la plaie. Ainsi, dans ces dernières, plus on s’éloigne de la peau normale, plus la cicatrice acquiert moins de solidité et s’ulcère facilement ; il en est absolument de même autour de la greffe.

De ce fait ressort un intérêt pratique, c’est que plus on multipliera la greffe, plus on obtiendra une cicatrice capable de résister à l’ulcération.

Les faits viennent prouver cette solidité de la cicatrice ; voici comment s’exprime M. Rouge à ce sujet :

« Cette méthode nous fournit le moyen d’accélérer la cicatrisation des plaies, des ulcères, et d’obtenir une cicatrice régulière, solide, et non sujette à l’ulcération. De plus, je crois, d’après ce que j’ai vu, qu’on pourra prévenir par le semis de greffes épidermiques les difformités résultant de la rétraction du tissu inodulaire. »

Un grand nombre d’auteurs sont d’accord sur ce point, qu’il me suffise de citer MM. Ollierr, Duplay, Colrat, etc. Tous, dans leurs expériences, sont arrivés à des résultats identiques. Quelques-uns ont même vu la greffe résister à l’ulcération, à l’érysipèle, pendant que l’autre tissu cicatriciel était complètement détruit. Cependant, je dois dire ici que parmi ces auteurs tous n’ont pas employé les greffes épidermiques ; quelques-uns ont employé les greffes dermo-épidermiques, fait qui pourrait jouer un certain rôle dans la solidité de la cicatrice. Ainsi, M. Marduel rejette complètement la greffe épidermique au point de vue de la solidité du tissu cicatriciel. Il ne désavoue pas qu’on puisse obtenir