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cette solidité, mais seulement au moyen de lambeaux dermo-épidermiques.

En résumé, les ilôts cicatriciels dus aux greffes sont plus solides et résistent mieux à l’ulcération que les autres parties de la cicatrice, et cette propriété, surtout prononcée au centre de ces mêmes ilôts, s’affaiblit à mesure qu’on s’en éloigne.

b) Rétraction cicatricielle. — Sur une plaie qui a été traitée par les moyens ordinaires, on remarque, à mesure que la cicatrisation se produit, qu’une rétraction s’opère sur les tissus environnants. Ce fait se remarque surtout dans les plaies situées au voisinage des ouvertures naturelles, car alors la rétraction se faisant sentir sur le bord de cette ouverture, il en résulte des difformités plus ou moins graves (ectropion). La greffe permet-elle de lutter contre cette rétraction ? permet-elle encore de combattre ces difformités lorsqu’elles existent déjà ? C’est ce que je vais essayer de prouver, m’appuyant toutefois sur les expériences qu’ont rapporté divers auteurs, parmi lesquels je citerai MM. Reverdin, Poncet et Wecker.

Toutes les méthodes qu’on a employées pour éviter cette rétraction ne semblent pas être rationnelles au même degré. La greffe épidermique pratiquée tel que l’indique son nom ne peut pas avoir de grands avantages sur la cicatrice normale. Le procédé de M. Ollier est préférable, en ce sens que le lambeau, plus grand, comprenant une grande partie du derme, se rapproche davantage d’une véritable autoplastie et tend conséquemment, à produire une peau à peu près normale.