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LE COFFRET DE SANTAL


Parfois le vent m’apporte encor
L’odeur de ta blonde crinière,
Et je revois tout le décor
D’une folle nuit printanière ;

D’une des nuits, où tes baisers
S’entremêlaient d’historiettes,
Pendant que de tes doigts rosés
Tu te roulais des cigarettes ;

Où ton babil, tes mouvements
Prenaient l’étrange caractère
D’inquiétants miaulements,
De mordillements de panthère.

                    

Puis tu livrais tes trésors blancs
Avec des poses languissantes…
Le frisson emperlait tes flancs
Émus des voluptés récentes.

                    

Ainsi ton image me suit,
Réconfort aux heures glacées,