Mais, dans le mariage, il faut du linge ! et la marraine n’avait donné qu’une seule chemise (et si légère) à ses trois filleules, en cadeau de noces. Oh ! elles avaient bien chacune leur manteau de princesse, brodé de perles d’Orient, mais en dessous il fallait mettre la seule chemise de marraine, et S. M. le roi O était pauvre, quoique descendant d’une race illustre.
Alors on s’arrangea tout de même. Le roi donna un grand bal pour les noces.
La princesse A avait la chemise.
Après la première danse, à neuf heures, elle alla se coucher.
Le prince P avait le sabre. Il le posa sur la table de nuit, de crainte des voleurs et pour montrer, selon la loi, que le mari doit aide et protection à sa femme.
À minuit la princesse dit :
— J’ai assez dormi, allons souper.
Et ils revinrent dans le bal. La princesse A dit à sa sœur la princesse I :
— La chemise est roulée dans ce bouquet de roses thé !
La princesse I s’en alla dormir dans sa chambre, ayant mis la chemise (si légère) qui sentait les roses thé.