Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/239

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aussi des tonneaux de vin, de cidre et de bière ; on n’a pas compté les jambons. Il y avait encore soixante mille caisses de fruits confits, et bien autre chose qu’on ne sait plus. Mais… pas de linge ; pas de sabres !

VI

Mais voici le char des vainqueurs, orné d’églantines et de lauriers. Le prince K tenait dans sa main trois sabres presque pareils, et tous trois signés : Merlin. Le sabre à la poignée de saphir était celui qui avait servi à gagner la bataille. Les deux autres, trouvés dans la vieille malle d’un colonel (comme par hasard, mais c’était Merlin qui avait préparé cette surprise), les deux sabres avaient, l’un une poignée de rubis, l’autre une poignée de topaze orientale.

La princesse OU avait sur ses genoux une cassette en lapis-lazuli treillagé d’or, qui contenait deux chemises (très légères), signées de la fée Araignée.

Le prince K descendit du char à droite, planta les trois sabres en terre entre lui et ses deux frères. Il fit signe aux canons : Boum ! boum ! boum ! Et les trois princes, levant chacun un sabre, saluèrent cet heureux jour. En même temps, à gauche du char, la princesse OU donnait à ses deux sœurs la cassette en leur disant tout bas :