grandeurs qui ne peuvent être confondues en un nombre unique. On peut donc dire qu’un tableau peint a cinq dimensions, deux pour la
représentation du lieu des points élémentaires du dessin et trois pour la représentation des valeurs des teintes[1].
§3. Or, qu’est-ce qu’enregistre l’appareil photographique ? L’intensité photogénique qui se traduit par du blanc, du noir et par les gris intermédiaires. Une seule échelle linéaire numérique suffirait à classer et à désigner chacun des termes de cette série du blanc au noir.
Dans une preuve photographique, il n’y aura donc jamais les éléments
nécessaires à l’intégration des teintes du tableau représenté. De là à l’idée qu’il faudrait trois épreuves différentes, donnant chacune
les variations d’intensités de l’un des trois éléments des couleurs,
il n’y a pas loin.
§4. Les trois espèces élémentaires de la couleur sont : le rouge, le jaune, le bleu.
Il s’agit donc de prendre trois épreuves différentes, l’une de tous les points plus ou moins rouges ou qui contiennent du rouge, la seconde de tous les points jaunes ou contenant une proportion de jaune, la dernière de tous les points bleus ou contenant du bleu.
Ces trois épreuves en les supposant obtenues en teintes uniformes
comme celles de la photographie ordinaire, exprimeront en noirs et
en gris, plus ou moins foncés, les quantités respectives de rouge, de
jaune, de bleu qu’il y a dans tous les points du tableau.
§5. Ainsi, on aura l’ensemble de tous les renseignements sur le tableau proposé, mais non pas sa reproduction pour la vue immédiate. En un mot, l’analyse du tableau est faite, au point de vue de la couleur, mais non la synthèse.
Nous allons traiter pratiquement chacune de ces deux parties du problème. En premier lieu, voyons les procédés d’analyse.
- ↑ De même les corps réels, considérés à la fois dans leurs figures et leurs couleurs, peuvent être idéalement représentés par des équations à six variables.