un autre à le servir est un voleur. Celui qui est esclave malgré lui doit s’arracher des mains de son maître ; ainsi les honnêtes gens tombés dans les pièges des brigands tâchent de sortir du repaire de leurs ravisseurs. Si un esclave ne pouvait briser ses fers qu’en en chargeant son tyran, il aurait raison de ne pas l’épargner. Si Dieu nous commande de pardonner le mal qu’on nous a fait, il nous a aussi commandé d’empêcher le crime, et de nous garantir du malheur.
Pourquoi l’espèce humaine oublie-t-elle que le vice n’autorise pas le vice, et que chaque être a le droit de se défendre contre toutes les injures quelconques ? Aussi l’esclavage a-t-il toujours été contraire aux lois naturelles et divines. Mais l’homme en général a été, dans tous les temps et dans tous les lieux, méchant, orgueilleux, insolent ;