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Réflexions sur la traite

ont exposé leur patrie. Un double fardeau d’iniquité reste donc sur ceux qui plaident pour la servitude des Noirs, et sur ceux qui la protègent directement ou indirectement. En général, les nations qui l’approuvent sont injustes, inhumaines, barbares. Mais si le clergé qui, dans tous les pays, doit être le messager de l’équité, de la paix, de la bienveillance, se réunit à des brigands, il partage leurs forfaits et est plus criminel qu’eux. Il est institué pour veiller sur la société, lui faire reconnaître ses erreurs, et l’engager à les fuir. S’il ne remplit pas ces fonctions saintes, les péchés publics tombent sur sa tête ; et quand ils sont aussi affreux que celui de l’esclavage, ils retombent encore sur la nation entière. Car tout citoyen, quelle que soit sa situation, est obligé de donner, par ses discours et par sa conduite, l’exemple de la justice et de