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et l’esclavage des Nègres.

ger à bas prix beaucoup de sucre trempé dans le sang de l’iniquité ? Je connais plusieurs Ladys qui refusent de mettre du sucre dans leur thé, à cause des traitemens que subissent les Nègres employés à le cultiver. Enfin si les colons dépensent plus d’argent pour faire travailler des hommes libres que des esclaves, ils en tireront à la fin plus d’avantage.

Il n’est pas aisé de déterminer les gages des ouvriers libres. Je pense qu’ils sont nécessairement au-dessus de ce qu’exigent la nourriture, le logement et le vêtement. Ainsi un homme qui travaille tous les jours, doit gagner en trois cents jours dequoi satisfaire à tous les besoins d’une année. Le surplus sera proportionné à l’utilité de son travail, et sera sa récompense. Si le salaire des ouvriers est fixe, le gouvernement empêchera que les denrées de première né-