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et l’esclavage des Nègres.

voleurs d’esclaves, sans craindre de réaliser des chimères impertinentes ; aussi il n’y a que leur auteur qui puisse être tourné en ridicule. Néanmoins pour faire usage du mot, je pense qu’il ne serait pas désagréable de voir le monde ainsi renversé ; je n’interromprais pas la gaieté des brigands ; j’entendrais leurs railleries, leurs invectives et leurs comparaisons niaises, tant qu’il leur plairait.

Enfin, aux maux de l’esclavage, l’écrivain que je réfute compare les maux que le pauvre d’Angleterre, d’Irlande et de plusieurs autres contrées a à surmonter, et il prétend qu’ils sont plus considérables. Il est peut-être vrai que plusieurs mendiants éprouvent des maux plus affreux que ceux des esclaves ; mais quelque grande que soit leur infortune, les plus pauvres de l’Angleterre ne voudraient pas échanger leur sort pour l’es-