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Réflexions sur la traite

rait mort de faim sans le secours d’un bon et charitable procureur ; mais il n’aurait pas voulu renoncer à la religion chrétienne, pour tous les royaumes de l’Afrique. Ainsi Morrant, dans sa jeunesse, s’étant enfui dans un désert, parce qu’il préférait les bêtes sauvages à l’absurde christianisme de ses maîtres, fut pris par des Indiens, et conduit au roi des Cherakées, qui l’engagea, comme par miracle, à embrasser la religion chrétienne. Ce Morrant était au service de l’Angleterre, dans la derniere guerre, et accompagnait, avec le roi des Cherakées, le général Clinton, au siège de Charles-Town.

Ces exemples et mille autres semblables que je pourrais citer, sont absolument contraires aux assertions des fauteurs de l’esclavage. La bonté divine devrait se plaire à visiter les pauvres et obscurs Afriquains précipités dans la