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Réflexions sur la traite

et je montrerai qu’elle n’était pas contraire à la liberté naturelle des hommes ; mais qu’elle était aussi juste que les circonstances et le tems le requerraient. Il n’y a pas plus de mal de faire un traité avec un homme qui vend sa liberté de son plein gré, qu’il n’y en a entre deux hommes qui ont formé une société, et dont l’un est forcé par les événemens de vivre au loin et en repos, tandis que l’autre est chargé de toutes les affaires. Ainsi les esclaves étaient jadis, souvent les intendans de leurs maîtres et quelquefois leurs héritiers. On peut légitimement acheter un homme déjà esclave, mais on doit lui rendre sa liberté, lorsque son travail a payé sa rançon. On peut de même se faire servir par un homme dont on a acquitté les dettes, jusqu’au tems où son service a remboursé l’argent qu’on lui avait avancé. En général, ceux qui s’étaient