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et l’esclavage des Nègres.

vendus pour acquitter leurs dettes, ou parce qu’ils étaient pauvres, n’étaient pas chez les Israëlites, esclaves avec leurs enfans, mais vassaux. Ils étaient de livrés de leurs dettes, et non pas en captivité. Ils payaient une taxe annuelle, égale à-peu-près à celle qu’un pauvre, en Angleterre, paie pour le loyer de sa chaumière. Car dans les beaux pays de la liberté, il y a plusieurs milliers d’habitans qui n’ont pas un pouce de terre, et qui ne peuvent se fixer dans aucun lieu sans donner de l’argent. — Cela ne les rend pas esclaves. Ainsi dans la Judée, les esclaves ou vassaux ne se commerçaient pas comme des meubles et des fonds ; on ne disposait pas d’eux, comme on dispose des bêtes de somme ; si on les faisait changer de maîtres, c’était de leur consentement. Peut-être n’y a-t-il pas eu un seul Juif qui ait acheté un homme qui ne voulait pas