Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/109

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aventure de ce des Assises va nous fournir la preuve du peu de créance que méritent les Mémoires de Benyowszky.

Celui-ci raconte que, peu de jours après son arrivée, des Assises assembla quelques chefs indigènes, leur fit présent d’un tonneau d’eau-de-vie et les assura qu’il était venu pour les soutenir contre le gouverneur et pour surveiller sa conduite. Ce procédé lui parut criminel de la part d’un homme qui lui était subordonné, mais, l’injure lui étant personnelle, il se contenta de faire à l’ordonnateur de très fortes réprimandes sur l’absurdité de sa conduite. Quelque temps après, comme il était tombé gravement malade, des Assises voulut convoquer les officiers : sur leur refus d’obéir, il se rendit auprès de chacun d’eux et leur déclara qu’il avait reçu de Maillart l’ordre de saisir tous les effets particuliers du baron, si ce dernier semblait en danger de mort. Il leur demanda leur concours pour accomplir sa mission. La réponse des officiers fut une menace de le faire repentir, s’il osait réitérer sa proposition. Le baron ayant appris, dès son rétablissement, la conduite qu’il avait tenue, le manda aussitôt et la lui reprocha amèrement. Atterré en voyant ses procédés mis ainsi publiquement au jour, celui-ci avoua que toutes ses actions lui étaient dictées par des instructions particulières de son chef. Il dut en livrer l’original au baron, qui en fit prendre une copie et les envoya à Paris en les qualifiant de libelle diffamatoire. Quelques jours après, l’ordonnateur voulut lui faire signer le procès-verbal des pertes et des vols qui avaient été constatés dans les magasins ; le baron refusa, déclarant qu’il n’ignorait pas l’énorme consommation de vin que faisaient des Assises et ses gens ; quant aux vols, il dit qu’on connaissait trop bien les voleurs pour songer à faire aucune poursuite contre eux. Quelque temps après, Benyowszky fit commencer quelques constructions à Louisbourg : des Assises protesta et alla jusqu’à menacer d’avertir les nègres qu’il refuserait de payer leur travail. Cela se serait passé du 1er au 20 novembre 1774. En décembre, il aurait tenté de soulever contre