Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/143

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qu’il avait, il y a quelque temps, deux postes avancés ; mais qu’il avait été obligé de les rappeler pour renforcer sa garnison, considérablement affaiblie par les pertes qu’il avait faites ; quant au chemin de l’est à l’ouest, il avait bien été commencé, mais on avait été contraint d’arrêter ce travail, à cause de l’opposition des gens du pays. Que devait-on dès lors penser des rapports attribués à Mayeur par le baron qui relataient des négociations heureuses avec le roi de Bombetok et le chef de Boma ? Benyowszky avait supposé le voyage, les rapports et les traités.

« Quant au chemin de Bombetok, dit de son côté La Pérouse, je me suis assuré que dans aucun temps il n’avait été seulement tracé, qu’aucun Européen ne l’avait fait ; et M. de Benyowszky ayant ordonné au nommé Mayeur, son interprète, d’aller traiter des bœufs à la côte de l’ouest, cet homme a pris son chemin par le nord au bord de la mer, s’est avancé par là jusqu’à 12 lieues de Bombetok d’où il est retourné avec un troupeau de 158 bœufs à la baie d’Antongil. »

Nous avons aussi le témoignage le plus authentique sur ce sujet, c’est une lettre de Mayeur lui-même, adressée à Bellecombe, le 30 septembre 1776 :

« Mon général, dit-il, après l’ordre que vous m’avez donné, j’ai fait un recueil des petites connaissances que j’ai du pays après neuf années que j’y ai demeuré. Lors de l’arrivée de M. le baron de Benyowszky, les naturels du pays se sont imaginé que Sa Majesté l’avait envoyé dans ce pays pour s’emparer de leurs terres, femmes, enfants et biens : malgré tout ce qu’on a pu leur dire, ils sont encore dans la même persuasion et n’ont attenté à la vie de M. de Benyowszky et assassiné des blancs de l’établissement que pour cette raison. »

Mayeur ne fait, dans cette lettre, aucune allusion à un traité d’alliance avec les naturels, bien au contraire. Son journal, dont