Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/15

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comme un épisode imaginé de toutes pièces le récit d’une tempête qui assaille le sloop sur lequel les exilés firent la courte traversée de la mer d’Okhotsk : le capitaine et tous les officiers sont successivement blessés par un hasard complaisant, le baron prend le commandement et sauve le navire ; mais l’ouragan le jette sur l’île Sakhalien ; là, il propose aux matelots russes d’aborder en Corée, ils refusent et l’obligent à revenir à l’embouchure de la Bolsha.

Il prétend aussi que le colonel Nilov, gouverneur du Kamtchatka, lui fit pour cette action d’éclat les plus chaleureux remerciements ; on ne peut alors qu’admirer la discrétion dont firent preuve les matelots sur cette tentative bien caractérisée d’évasion.

Il n’y avait à l’embouchure de la rivière que quelques isbas, formant le hameau de Tchekavka. La résidence du gouverneur était située à cinq lieues de la côte : ce n’était qu’un village d’environ 500 maisons, habitées par des cosaques et des marchands, On y voyait plusieurs lignes de bâtiments peu élevés, dont chacun contenait cinq ou six habitations réunies par un long passage commun, divisant l’édifice dans le sens de la longueur. Il y avait aussi une église, des baraquements pour les soldats et de nombreux balagans, maison d’été des indigènes. Le baron attribue à l’ostrog de Bolshoretzkoï une garnison de 280 hommes occupant une forteresse bastionnée, armée de 20 pièces de canon. La population totale des établissements russes aurait été de 364 soldats, 29 officiers, 422 chasseurs, 1,500 cosaques avec leurs officiers, 25 fonctionnaires civils, 82 marchands, 700 descendants d’exilés et enfin 1,600 exilés. Les témoignages des contemporains ne concordent pas avec cette description ; Stepanov dit que la distance de la mer jusqu’à Bolaheretzk est de 40 verstes et le capitaine King, de l’expédition de Cook, qui visita le pays en 1779, l’évalue à 22 milles anglais, Quant à l’ostrog, il était, d’après ce dernier situé sur la rive nord de la Bolsha, ou Bolchoireka, entre l’embouchure de deux ruisseaux, la Gottsofka et la Bistraia, qui se jettent dans la rivière, profonde en cet endroit de