Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/27

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levé l’ancre le 22 juillet et l’on serait parvenu dans une île du Japon le 28. Tout ce récit est difficile à admettre. Le baron lui-même, dans le récit de son voyage qu’il publia à l’île de France, déclare qu’il rencontra Ochotin dans une des îles Aléoutiennes, qu’il toucha le 2 juin à l’île d’Aladar dans laquelle on doit reconnaître l’île d’Anadyr, et, qu’en étant parti le 9 juin, il découvrit le 20 une île, qu’il appelle Urumsir, par 53°45’ de latitude et 15°38’ de longitude du Kamtchatka ; de là, revenant vers le sud-ouest, il finit par aborder, le 15 juillet, dans une île inhabitée, au climat délicieux, située par 32° de latitude et 354° de longitude de Kamtchatka, à laquelle il donne le nom de Liquor ; il la quitta le 22 juillet et arriva le 28 dans un port du Japon, qu’il appelle Kilingur. De ces témoignages, en partie inconciliables, du même homme, il semble qu’on doive retenir seulement ceci : le navire qui portait Benyowszky et ses compagnons plus ou moins volontaires toucha à l’une des îles Kouriles, il est difficile de déterminer laquelle ; il y en a une qui porte le nom de Paramushir, ce qui a pu fournir le nom de Urumsir. Cet Ismaïlov, que rencontrèrent au Kamtchatka les officiers du capitaine Cook, racontait simplement qu’il avait été débarqué avec quelques autres aux îles Kouriles ; que, de cette île, le navire qui les portait était passé en vue du Japon. C’est beaucoup plus vraisemblable et c’est encore confirmé par le témoignage de plusieurs hommes qui revinrent de France en Russie, et qui, interrogés à Petropaulovsky par les Anglais, en 1779, leur firent un récit absolument conforme à celui d’Ismaïlov.

Benyowszky a pu emprunter les notions, d’ailleurs assez peu précises, qu’il donne sur cette partie de son voyage, aux officiers et aux matelots russes qui avaient navigué dans la mer de Behring, et dont quelques-uns peut-être l’accompagnaient. Quant au récit malheureusement trop bref d’Hippolyte Stepanov, il indique qu’ils relâchèrent dans un petit port des îles Kouriles, le 18 mai, six jours après leur départ, et qu’ils y restèrent jusqu’au 12 juin, s’occupant