Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/6

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donc impossible d’accepter sans un sévère examen ses moindres assertions ; et pourtant, même en le dépouillant des erreurs et des mensonges qu’il contient, on reste en présence d’un des plus extraordinaires récits d’aventures qui puissent être lus, et ce magnat de Hongrie, Ampansacabé, seigneur souverain ou, pour mieux dire, empereur de Madagascar, qui a des ministres, des armées, une capitale et cependant loge le diable en sa bourse, est venu à son heure dans les dernières années d’un siècle qui connut le roi de Corse, Théodore de Neuhof, fut la dupe de Cagliostro et vit naître Alexandre Dumas.

On a tiré les éléments de cette étude des archives coloniales (fonds Madagascar, fonds Ile-de-France), qui contiennent tout le dossier en originaux ou en copies certifiées, des archives du ministère des Affaires étrangères, où le fonds Asie (vol. 18) renferme les pièces saisies dans le portefeuille du baron, lors de sa mort. Les introductions mises par le capitaine Pasfield Oliver en tête des deux éditions anglaises des Mémoires qu’il a données en 1893 et 1904 ont fourni de précieux renseignements ; on trouvera à la fin de la seconde une bibliographie très complète des ouvrages qui, de près ou de loin, ont rapport à Benyowszky. Enfin M. A. Lirondelle a pris la peine d’analyser pour nous au British-Museum le texte du récit d’Ivan Ryoumin, un des Russes qui furent emmenés de force jusqu’à Macao et de là en France. Grâce à ce témoin, l’évasion et le voyage gagnent auprès de l’historien ce qu’ils perdent aux yeux de l’amateur de romans.