Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/63

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établir avec eux un commerce d’échanges et faire cesser l’abus de traiter en argent. Ce sera ensuite à l’intelligence de celui qui sera chargé du soin de cette entreprise, à étendre ses liaisons dans l’intérieur de l’île, pour ouvrir de nouvelles branches de traites, et, en se conduisant avec prudence, on peut espérer d’arriver un jour au but proposé par M. de Modave, et de former une colonie d’autant plus solide qu’elle serait fondée sur l’intérêt même des insulaires. Le roi laissait à M. de Benyowszky la liberté de choisir le lieu qui lui paraîtrait le plus convenable pour l’établissement qu’il était chargé de former. On n’exceptait que le Fort Dauphin, malgré la salubrité de l’air, parce que cette partie de l’île était trop aride et qu’elle n’offrait aucune ressource pour le commerce. » Le ministre ajoutait que le port de Tamatave semblait convenir le mieux pour former l’établissement, mais que Benyowszky jugerait par lui-même de ses avantages et que, dans l’incertitude où l’on était du lieu où il croirait devoir se fixer, on mettait à sa disposition un petit bâtiment pour lui permettre d’explorer les côtes de l’île.

L’intendant Maillart-Dumesle était avisé, en outre, d’adjoindre au corps de Benyowszky un officier d’administration, un garde-magasin, un trésorier et un aumônier. On lui recommandait de fournir à l’expédition un assortiment d’objets de traite, tels que fusils, pistolets, haches, clous, barres de fer ; il devait aussi remettre au trésorier les fonds suffisants pour la solde de six mois et au garde-magasin des vivres pour trois mois. Il serait interdit de laisser approcher les armateurs particuliers, du point de l’île où le baron serait fixé ; ce dernier devait tenir la main à cette interdiction avec la plus grande rigueur. Le ministre faisait parvenir par le même navire les effets d’habillement, d’armement, d’équipement ainsi que les tentes nécessaires pour la formation du corps des Volontaires qui ne devait avoir lieu qu’à l’île de France ; il annonçait l’achat d’un brigantin de 90 tonneaux destiné au service de la future colonie.