Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/68

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compte, Monseigneur, directement, de tout ce que j’aurai fait ou que je trouverai bon à faire. Il y en a du temps où on ne saura pas prendre assez de précautions pour ne pas exposer les récits de ne pas tomber entre les mains des étrangères. J’espère, Monseigneur, qu’au moins vous ne désapprouverez point mon zèle, si la chose vous paraîtra inutile. J’attendrai toujours votre permission pour faire usage de ce chiffre. » Cette lettre est autographe ; elle prouve que Benyowszky n’écrivait pas correctement le français, et que, par suite ni des mémoires ni les lettres dont nous avons à nous servir ne sont, au moins pour la forme, son ouvrage. Quant au chiffre, il ne paraît pas avoir jamais été utilisé ; il était d’une simplicité puérile ; d devait être lu pour a, a pour d ; g serait lu pour e et e pour g ; il y avait de même transposition de l’l et de l’i, de l’r et de l’o, du p et de l’u. Ainsi, d’après la splication du baron, b, r, l, u, g, s, c’est Boynes ; et il signait sa lettre : Je suis avec une très profonde respect, Mrnsglengpo (Monseigneur), votre très humble et très obéissant serviteur, Bdorn ag Bgnlrpszki (baron de Benyowszky). Il s’embarqua le 13 avril 1773 et partit le 22 : il emmenait avec lui, outre une quinzaine d’officiers, Mme Benyowszka, la sœur de celle-ci, Mlle Henska, une femme de chambre et quatre domestiques. La navigation ne fut ni très rapide ni très heureuse ; le navire mit trois mois pour doubler le cap de Bonne-Espérance. Le scorbut attaqua l’équipage et les soldats ; l’on perdit un lieutenant des Volontaires. Le manque de vivres et la maladie obligèrent le capitaine à relâcher False-Bay, le 25 juillet. Le baron avait employé la traversée à exercer ses officiers et ses soldats. Après quelques jours de relâche, on remit à la voile pour l’île de France et l’on y arriva le 21 septembre. Le chevalier de Ternay, gouverneur, était alors à Bourbon ; l’intendant, M. Maillart, était malade et ne put recevoir le baron ; celui-ci dut, en attendant M. de Ternay, faire camper sa troupe à la Grande-Rivière, pour ne pas gêner les trois régiments qui tenaient garnison dans l’île. Il ne paraît pas