Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/87

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2 de mes volontaires avec 8 noirs, qui me portaient des paquets de mon interprète et surtout des nouvelles de la parfaite santé de tout mon monde malgré les marches fatigantes qu’ils ont essuyées au travers des bois et des montagnes. Ils m’ont rapporté que l’on était fort loin dans l’intérieur de l’île et qu’ils n’ont essuyé aucun des brouillards que nous éprouvons à Louisbourg, source de toutes les maladies du pays. » Suivant la copie de deux lettres de Mayeur, qui paraissent avoir été revisées soigneusement par le secrétaire de Benyowszky, car elles sont trop correctes pour être l’œuvre de l’interprète peu instruit dont on trouvera plus loin des lettres authentiques. Pourtant, comme ces lettres, telles quelles, font partie du système historique de Benyowszky, on ne peut se dispenser d’en citer quelques passages.

« En conséquence de vos ordres, est censé écrire Mayeur, partis le 1er mai, en remontant la rivière, par des bateaux du pays, nous nous sommes rendus, le troisième jour, à la source de la rivière, qui conduit droit au nord-ouest, ayant jusqu’au lieu de la source une profondeur égale de 7 pieds. J’ai fait construire, à l’entrée du bois, une palissade et un magasin avec des maisons de 50 pieds de longueur sur 20 de largeur. Ayant fini cet ouvrage, nous entrâmes dans le bois. Ayant trouvé un sentier impraticable, je le fis élargir à une toise et demie, qui forme actuellement un chemin commode… Le second jour, nous trouvâmes une plaine fort étendue, où il fallait fort peu travailler au chemin. Dirigeant la route au nord-ouest, nous avons fait 4 lieues : le troisième jour nous en fîmes à peu près autant ; mais le quatrième, à peine fîmes-nous une lieue ; il fallait travailler au chemin par-dessus une montagne élevée : le cinquième nous dédommagea : ayant trouvé un chemin agréable, nous fîmes 8 à 9 lieues ; le sixième, nous sortîmes des bois, ayant, pour la commodité de ceux qui nous suivaient, fait, à chaque station, une case. Aussitôt sortis des bois, nous trouvâmes le pays en pâturages et beaucoup de bétail sauvage,