Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/86

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dont le commandement est confié à un sergent ayant avec lui 4 volontaires et 6 noirs… Le septième est à Antonguin, autrement dit Fort de la Découverte : on a construit en ce lieu une palissade avec 2 grands magasins, une caserne pour les volontaires, une autre pour les noirs et un hôpital. C’est le plus beau pays qu’on puisse rencontrer. La plaine a 12 lieues de large sur 60 de long : elle est en pâturages et elle est arrosée par la grande rivière Soffyas (Sofia) qui a bien 1/4 de lieue de large. J’en ai confié le commandement au sieur Corby, officier à la suite, qui a sous ses ordres 10 volontaires et 40 noirs, qui travaillent pour faire le chemin des bois et y bâtir, de distance en distance, des maisons pour la commodité des voyageurs, et qui me servent aujourd’hui d’entrepôts de la traite des bœufs. Antonguin m’a déjà fourni 160 vaches et 100 bœufs. Le huitième, je n’ai pas encore la nouvelle de sa perfection… C’est le sieur Mayeur, interprète, qui est chargé de le former, au bord de la mer, sur la côte ouest. Il a avec lui 10 volontaires et 50 noirs.

« J’ai reconnu, disait à ce propos Benyowszky, dans une autre lettre au ministre, en date du 1er septembre, que le prix des bœufs était bien moindre à la côte ouest qu’à la côte est de l’île. Cette raison jointe au dessein de former un établissement à cette côte de l’ouest pour m’assurer de la traite des noirs et des bœufs pour le compte du roi, faciliter le commerce de Mozambique, Sofala et Monbassa, et les îles Comores, m’ont déterminé à entreprendre de chercher l’ouverture pour passer de la baie d’Antongil à la côte ouest… Le 1er mai (1774), j’ai envoyé le sieur Mayeur, interprète, avec un des chefs de nos alliés, 80 noirs dont j’ai formé une compagnie de milices et 20 soldats volontaires pour remonter la grande rivière à sa source et prendre ensuite la route à l’ouest de l’île par terre pour, autant que possible, parvenir à la baie de Morungano… Je n’ai pas reçu de nouvelles de ce détachement pendant trente-six jours entiers…, mais enfin je vis arriver avec plaisir