Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/95

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du galion de Kamtchatka que j’ai vendu à Canton m’a bien servi au défaut de la caisse. »

Il terminait en demandant qu’on lui envoyât un commandant en second pour le suppléer, vu les grandes fatigues que lui causait l’obligation d’être partout à la fois, car, s’il avait sacrifié sa vie au service de Sa Majesté, il souhaitait ardemment que ses travaux ne périssent pas avec lui.

Il envoyait en même temps la copie d’un traité général conclu avec les chefs de l’île de Madagascar en vertu duquel tous reconnaissaient le roi de France pour leur souverain. Quiconque, parmi eux, tiendrait des propos séditieux ou n’aurait pas payé le tribut convenu serait dégradé et vendu comme esclave. Tous les chefs seraient tenus de déclarer les voleurs, assassins et autres délinquants, qui devaient être vendus comme esclaves. Ils ne pourraient tenir d’assemblées, sauf à l’endroit fixé par le gouvernement. Chaque province devait avoir un pavillon particulier et les habitants de chacune devaient porter à leur bonnet des plaques spéciales qui leur seraient attribuées. Chaque province devait fournir un certain nombre de gens armés, selon les réquisitions du commandant. Les chefs devaient s’opposer à la descente de tous équipages de vaisseaux étrangers. Il devait être établi une école où les chefs enverraient leurs enfants pour apprendre le français. Tout Malgache qui aurait menacé, frappé, volé ou trahi un Français serait fait esclave. La pièce était signée ou censée signée de 12 chefs dont les pays étaient situés de Foulepointe à Vohémar, y compris le chef Savassi, de Morungana.

Le même jour qu’il adressait au ministre le compte rendu qui vient d’être résumé, c’est-à-dire le 30 mai 1776, Benyowszky écrivait aux administrateurs de l’île de France :

« Ayant eu l’honneur, Messieurs, de vous instruire par chaque occasion de la situation de l’établissement que j’ai formé par ordre de Sa Majesté, vous ne devez pas ignorer les dangers et les périls