Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/96

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que j’ai courus avec tout mon monde… abandonné dans un pays inculte et dont nous ne connaissions pas la nature. Nous n’avons à remercier de notre salut que la force de nos tempéraments… Au milieu de ces désastres voyant, d’un côté, nos camarades, déchirés par une langueur provenant des maladies affreuses, souffrir des maux cruels et se débattre avec la mort et, de l’autre, des provinces entières s’armer contre nous et commencer les hostilités, nous avons franchi les préjugés ordinaires et, après avoir vaincu les ennemis par différentes fois, quoique n’étant que sur notre défensive, nous pûmes former le projet de la conquête du pays, mais comme il serait ennuyeux pour vous de vous entretenir des détails de cette entreprise, je me contente de vous annoncer, Messieurs, qu’elle nous a parfaitement réussi.

« L’île de Madagascar, depuis le Fort-Dauphin en passant par le cap d’Ambre et Bombetok jusqu’à la rivière des Seclaves, est entièrement soumise à notre gouvernement. On compte 8 rois et 122 chefs qui paient tous le tribut. Les principaux comptoirs que j’ai établis sont : Foulepointe, Mananhar, Louisbourg, Massoualé, Angontsy, Vohémar, Morungana et Bombetok. Le chef-lieu est fixé dans la province d’Antirenglabé, dans le centre du pays, afin d’être à portée de tous les postes. La communication de l’un à l’autre est prise par le moyen des chemins que j’ai fait pratiquer et elle sera encore plus commode aussitôt que le canal sera fini qui doit joindre la rivière Ranoufoutchi à celle de Renglabé. Le tribut que les provinces ont déjà payé cette année se monte à 8 esclaves, 72 milliers de riz et 580 bœufs. Le ministre m’a particulièrement recommandé de mettre l’exportation des vivres sur une assiette avantageuse pour l’île de France… Je vous offre donc, Messieurs, de venir quérir un millier de bœufs que j’ai pour le compte du roi, ainsi que près de 100 milliers de riz. »

Il demandait en échange une certaine quantité d’effets dont il envoyait l’état, annonçant que, de novembre 1774 jusqu’à ce jour,