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SUR LE DIVORCE

parjure de former de nouveaux liens qu’à un homme mis hors la loi de rentrer dans le pays où il a été condamné ; et, quant à l’épouse ou à l’époux outragés, le sort est tombé sur eux, ainsi que nous l’avons déjà dit, pour donner un grand exemple de délicatesse ; ils pleureront dans le désert comme la fille de Jephté, mais ils vivront solitaires comme elle, par respect pour des vœux prononcés en présence du Ciel ; beaucoup de gens se sont destinés au célibat, qui n’ont pas eu des motifs si purs et si respectables.

Je crois avoir prouvé que la loi du divorce est contraire au bonheur des époux, à celui de leurs enfans, à la pureté des mœurs domestiques, et cependant je n’ai encore considéré les gens mariés que dans les plus beaux jours de leur vie. La marche rapide du temps semble s’être exprimée par celle de mes réflexions ; et nous sommes arrivés au terme vers lequel tous les hommes cherchent à rassembler le petit nombre des biens qui sont à leur portée pour balancer le grand nombre des maux que la vieillesse nous y prépare, et pour apaiser la vie, lorsqu’il n’est plus temps d’en jouir.