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ÉTUDE

solide, d’une charité passionnée et d’une irréprochable vertu.

Elle ne fut pas la seule assurément, même en un temps où il y avait encore, malgré l’exemple de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qui remettait en honneur les vertus domestiques, beaucoup trop d’épouses légères et de mères indifférentes, à chercher et à trouver le bonheur dans les devoirs du foyer, les sentiments légitimes, à se montrer modestement parée à la fois de l’admiration et de l’estime de ses amis, à témoigner par son exemple de l’accord possible du sentiment et de la raison, du goût des lumières et de l’amour du bien. On pourrait citer encore jusqu’à quatre ou cinq grands noms du même temps, dignes de cette grave et douce compagnie, et que du reste le salon puritain de Necker compta parmi ses amies sinon ses familières, la marquise de Créqui, la maréchale de Beauvau, la duchesse de Choiseul, Mme Helvétius.

Mais enfin Mme Necker, dans l’histoire de nos mœurs, demeure celle que distingua au plus haut degré cette originalité du goût des plaisirs honnêtes et de la pratique des devoirs et des vertus domestiques, à une époque où les doctrines matérialistes avaient encore beaucoup de partisans, où les vic-