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Page:Curchod - Réflexions sur le divorce, 1881.djvu/32

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ÉTUDE

voles et intéressés, n’aurait été capable d’ambitionner et de rechercher le plus beau titre de Mme Necker devant la postérité : celui de grande bienfaitrice de l’humanité souffrante, celui de fondatrice de cet hôpital modèle qui porte encore justement son nom.

« Le premier ministère de son mari, ou, comme elle disait moins familièrement, de son ami, lui fournit l’occasion de développer et de pratiquer en grand ses vertus, Les malades, à la date de 1778, étaient encore très mal traités dans les hôpitaux ; il suffira de dire qu’on en mettait plus d’un dans un même lit, et l’hospice fondé par Mme Necker le fut dans l’origine « pour montrer la possibilité de soigner les malades seuls dans un lit avec toutes les attentions de la plus tendre humanité, et sans excéder un prix déterminé ». L’essai se fit dans un petit hôpital de cent vingt malades seulement, Mme Necker, fondatrice, en resta pendant dix ans la directrice et l’économe vigilante. Elle mérita d’avoir sa part publique d’éloges dans un passage du Compte rendu de M. Necker au roi, en janvier 1781. Quoique la malignité mondaine ait pu trouver à redire à cette solennité d’un époux louant sa compagne, ici, je l’avoue, le sourire