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ÉTUDE

risées par les circonstances et à l’attaque des vérités qu’elles contrarient ? Il nous paraît que le principe auquel conduisent l’intérêt de la morale et les lois de la justice se réduit à ce peu de mots : Le divorce doit être possible, mais difficile. »

Arrivant à l’appréciation de l’ouvrage de Mme  Necker dans son ensemble, avant de passer à sa critique et à sa réfutation en détail, il le caractérisait en ces termes : « Entre les écrits qui ont pu autoriser le retour des esprits vers les anciennes erreurs lorsqu’ils se sont sauvés des modernes horreurs, l’écrit de Mme  Necker sur le divorce tient la première place.

« Elle appuie tous ses raisonnements sur des principes pris dans les intérêts et les habitudes du cœur humain, et ce mérite, absolument neuf dans une question où pourtant il était nécessaire, donne d’abord un grand crédit à l’auteur. Une continuelle effusion de sentiments purs, délicats, passionnés, revêtus de vives couleurs, pressés par un mouvement rapide, a complété le charme de l’ouvrage et assuré son ascendant, malgré la fausseté continuelle des raisonnements. Jamais l’éloquence ne montra mieux qu’elle savait quelquefois se passer de la logique et même l’offenser impu-