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sur le divorce

aux droits de la nature : car faire du mariage un contrat simplement civil, c’est prendre pour base de cette institution la circonstance la moins importante. Et en effet, la fortune, l’état, toutes les convenances du ressort civil sont de simples accessoires, dans un engagement destiné à l’association des cœurs, des sentimens, des réputations et des vies ; et puisque, toutes les grandes affections ont été constamment jointes à des idées religieuses ; puisque, dans la société, les sermens cimentent tous les engagemens que la loi ne peut surveiller, pourquoi excepter le mariage de cette règle générale, le mariage, dont la parfaite pureté ne sauroit avoir de juge et de témoin que notre propre conscience ?

Le mariage, devenu purement civil, seroit d’ailleurs une convention unique dans sa nature, et telle que les lois n’en peuvent permettre ; une convention que l’une des deux parties auroit toujours le pouvoir de rompre sans le véritable consentement de l’autre : car un consentement forcé s’obtiendroit indubitablement de la noblesse du caractère ou de la fierté blessée ; et en dernière analyse, les mauvais procédés seroient un moyen assuré de faire rompre ce