Page:Curchod - Réflexions sur le divorce, 1881.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
réflexions

seras instruit par un instinct secret de cette mystérieuse vigilance d’un cœur toujours à toi, toujours plus à toi… Mais, où me laissé-je entraîner ? Reprenons la douce tâche que je me suis proposée, et félicitons-nous seulement de la trouver si près de tous les mouvemens de mon âme.

La loi qui infligeoit une flétrissure aux enfans illégitimes avoit prévu le défaut de moralité de ces éducations dures, négligées, interrompues ou abandonnées : dans ce cas, le divorce a tous les inconvéniens du libertinage, et sous ce régime un grand nombre d’enfans seront orphelins : car, suivant l’ordre moral de notre siècle, on pourroit, — sans s’arrêter au divorce simple, tolérer le divorce des deux parts ; peut-être même quelques femmes dépravées se permettroient de passer successivement dans les bras de deux ou trois maris. Cette supposition, qui feroit rougir les plus intrépides, n’est au fond que la répétition d’une première faute qui en rend l’effet plus sensible ; car nous avons souvent besoin d’un microscope idéal, si l’on peut s’exprimer ainsi, pour éclairer notre conscience, et nous ne jugeons bien la moralité d’une ac-