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PRÉFACE.

partie de son temps était généralement consacrée aux travaux de recherche expérimentale.

Ses recherches portent sur le domaine de la Physique et sur celui de la Cristallographie. Ces deux sciences lui étaient également familières et se complétaient mutuellement dans son esprit. La symétrie des phénomènes était pour lui une notion intuitive. D’ailleurs peu de physiciens ont eu autant que lui la connaissance des formes cristallographiques et des groupes de symétrie.

Bien que ne s’étant jamais occupé de recherches de nature chimique, il n’hésita pas à s’engager dans cette voie quand cela lui parut nécessaire, et à entreprendre un long travail de recherche d’éléments nouveaux avec une confiance que le résultat a pleinement justifiée.

La variété de ses travaux apparaît encore plus grande que ne le montre le présent Volume quand on se trouve au courant des recherches qu’il n’a pas publiées, ne les ayant pas menées assez loin à son gré.

Il n’avait que vingt et un ans quand parurent ses premières publications, et le début de sa carrière scientifique fut marqué par une belle découverte. Après avoir fait, en collaboration avec Desains, un travail sur la chaleur rayonnante, où la méthode de mesures des longueurs d’ondes calorifiques au moyen d’un réseau et d’une pile thermoélectrique était employée pour la première fois, il entreprit avec son frère, Jacques Curie, des recherches sur les corps cristallisés. Ces recherches aboutirent rapidement à la découverte d’un phénomène nouveau : la piézoélectricité. Ce phénomène consiste en un dégagement polaire d’électricité qui se produit dans les cristaux dépourvus de centre de symétrie, lors d’une déformation mécanique. Les jeunes physiciens