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SUR LES CORPS RADIOACTIFS.

En commun avec Mme  CURIE.



Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CXXXIV, p. 85,
séance du 13 janvier 1902.


Dans une Note récente, M. Becquerel a fait certaines hypothèses sur la nature des phénomènes radioactifs ; nous exposerons ici quelles sont les idées qui nous ont guidés dans nos recherches.

Nous pensons qu’il y a avantage à donner une forme très générale aux hypothèses nécessaires dans toute recherche physique.

Dès le début de nos recherches, nous avons admis que la radioactivité était une propriété atomique des corps. Cette supposition est suffisante pour créer la méthode de recherches d’éléments radioactifs[1].

Chaque atome d’un corps radioactif fonctionne comme une source constante d’énergie. On peut tirer de cette hypothèse des conséquences très variées que l’on peut soumettre au contrôle de l’expérience, sans qu’il soit nécessaire de préciser où le corps radioactif puise cette énergie.

Des expériences de plusieurs années montrent que, pour l’uranium, le thorium, le radium, et probablement aussi pour l’actinium, l’activité radiante est rigoureusement la même toutes les

  1. Mme  Curie, Revue générale des Sciences, 30 janvier 1899.