Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans ce deuxième réservoir, mais l’équilibre n’est établi qu’au bout d’un certain temps t. Pendant ce temps, l’émanation est détruite dans une proportion connue. Soit l’intensité qu’aurait émise le premier réservoir au bout du temps t, si la communication avec le deuxième réservoir n’avait pas été établie. Soit , l’intensité mesurée au bout du temps t. On trouve que



c’est-à-dire que l’émanation s’est partagée entre les deux réservoirs proportionnellement à leurs volumes. L’expérience donne le même résultat avec divers degrés de vide.

2° Deux réservoirs sont activés et communiquent entre eux par un tube de verre. On porte l’un d’eux à 350°, l’autre restant à la température de 10°. L’activité rayonnante du tube resté froid augmente et l’on vérifie que l’émanation se partage entre les deux réservoirs dans la même proportion que le ferait la masse d’un gaz dans les mêmes conditions.

M. Rutherford a constaté que l’émanation du radium se condense à la température de l’air liquide ; nous avons vérifié ce fait important en faisant l’expérience suivante :

Un réservoir de verre, de grand volume, contient l’émanation du radium ; ce réservoir est terminé par un tube capillaire. Si l’on plonge ce tube dans l’air liquide, toute l’émanation s’y condense. En séparant à la lampe le tube capillaire, on constate que le gros réservoir est devenu inactif, et que le petit tube capillaire, devenu très actif, contient toute l’émanation.