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RECHERCHES RÉCENTES SUR
LA RADIOACTIVITÉ.


Journal de Chimie physique, t. I, 1903, p. 409.


Depuis la découverte des substances fortement radioactives, les recherches sur la radioactivité ont pris un très grand développement. Je me propose dans cet article de donner un résumé de l’état actuel de nos connaissances relatives à ce sujet, en insistant particulièrement sur les résultats des travaux les plus récents[1].

I. — Substances radioactives.


Rayons de Becquerel. Uranium et thorium. — Nous appellerons radioactives les substances capables d’émettre spontanément et d’une façon continue certains rayons dits rayons de Becquerel. Ces rayons agissent sur les plaques photographiques ; ils rendent les gaz qu’ils traversent conducteurs de l’électricité ; ils sont capables de traverser le papier noir et les métaux. Les rayons de Becquerel ne se réfléchissent pas, ne se réfractent pas, ne se polarisent pas.

C’est M. Becquerel qui a découvert en 1896 que l’uranium et ses composés émettent d’une façon continue ces nouveaux rayons. M. Schmidt et Mme Curie ont ensuite trouvé à peu près simulta-

  1. Pour détails plus complets sur les travaux antérieurs à mai 1903, voir la thèse de Mme Curie (Paris, Gauthier-Villars, juin 1903). Ce travail paraîtra dans les Annales de Chimie et de Physique en 1903 et 1904.