Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/505

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valeur du rayonnement à l’instant t et a un coefficient constant (a = 2,01.10-6, en prenant comme unité de temps la seconde). Le rayonnement baisse de la moitié de sa valeur en 4 jours environ.

Dans une deuxième expérience on peut activer le tube comme précédemment et faire ensuite le vide à l’intérieur, de manière à extraire l’air chargé d’émanation qui se trouve dans le tube. Dans ces conditions le rayonnement du récipient diminue beaucoup plus rapidement, ce rayonnement devient deux fois plus faible en un temps de l’ordre de grandeur d’une demi-heure. Cette loi de désactivation est la même que celle suivant laquelle les corps activés perdent leur activité quand ils sont exposés à l’air libre. Le résultat est encore le même si, après avoir fait le vide dans le récipient , on y laisse rentrer de l’air inactif.

On est donc conduit à conclure que dans la première expérience l’activité du récipient est entretenue par l’air chargé d’émanation contenu dans ce récipient, et que la loi de diminution du rayonnement dans cette expérience représente aussi bien la loi de la disparition spontanée de l’émanation.

Lorsque l’on fait le vide dans le récipient qui renferme de l’air chargé d’émanation, et que l’on mesure le rayonnement de ce récipient immédiatement avant et après l’extraction de l’air, on constate que ce rayonnement n’a pas changé au moment où l’on a retiré l’air actif. Le rayonnement Becquerel de l’air chargé d’émanation ne produit donc pas d’action dans cette expérience. Ce rayonnement existe probablement, mais il est formé de rayons très peu pénétrants, incapables de traverser la paroi de verre. On peut faire à ce sujet l’expérience suivante : l’une des extrémités du tube métallique (fig. 4) communique en , au moyen d’un tube de caoutchouc, avec un récipient où se trouve une solution de sel de radium. L’autre extrémité du tube est fermée par un bouchon isolant i ; ce bouchon est traversé par une tige métallique reliée à l’électromètre. Le tube et la tige forment un condensateur cylindrique ; le tube est porté à un potentiel de 500 volts. Le tube métallique , relié à la terre, sert de tube de garde. Quand le tube est suffisamment activé, on le sépare du radium et l’on mesure l’intensité du courant qui traverse le condensateur ; puis on chasse rapidement l’air actif qui remplit le condensateur, on laisse rentrer de l’air inactif et l’on fait immédiatement une