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au système des conducteurs fixes : l’appareil est ainsi rendu plus symétrique, et cette symétrie se retrouve dans la formule qui donne les déviations de l’instrument.

M. Gouy a montré récemment[1] que, dans l’électromètre à quadrants ordinaire, il y avait lieu de tenir compte d’un couple directeur électrique qui,

Fig. 1.


indépendamment du fil de torsion, tend à ramener l’aiguille dans la position d’équilibre symétrique ; aussi, dans certains cas, la formule ordinairement employée pour l’électromètre n’est plus applicable.

Dans notre instrument il n’y a pas de couple directeur électrique et la formule donnée plus haut est rigoureusement vraie.

L’appareil a été construit par M. Ducretet. L’aiguille, très légère, est découpée dans une feuille d’aluminium extrêmement mince (1/40 de millimètre) qui reçoit une rigidité assez forte d’un gaufrage préalable, donnant une surface ondulée analogue à celle des tambours des baromètres anéroïdes.

La position d’équilibre de l’aiguille est déterminée par deux fils de platine très fins, tendus en dessus et en dessous de l’aiguille (comme dans le galvanomètre Deprez-d’Arsonval) ; ces deux fils servent à la fois à équilibrer par leur torsion les actions électriques et à établir les communications électriques respectivement avec les deux demi-cercles métalliques et .

Les plateaux fixes sont au nombre de quatre, deux en dessus, deux en dessous de l’aiguille. Ceux qui sont situés l’un en dessus de l’autre sont généralement rendus solidaires au point de vue électrique. Ces plateaux sont des aimants, et les oscillations de

  1. Gouy, Journal de Physique, 2e série, t. VII, 1888, p. 97