Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/619

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l’aiguille se trouvent amorties par les courants d’induction qui naissent dans sa masse sous les influences magnétiques.

Enfin les plateaux, soutenus par les parois de la cage qui enveloppe l’instrument, sont pourvus de tous les mouvements de réglage.

Les usages de cet instrument sont les suivants :

1° Il peut fonctionner comme un électromètre ordinaire muni d’une pile de charge. Il suffit, par exemple, de mettre les pôles de la pile de charge respectivement en communication avec chacun des demi-cercles de l’aiguille ; les déviations sont alors rigoureusement proportionnelles aux différences de potentiel que l’on établit entre les plateaux.

2° Il peut servir par la méthode idiostatique, en unissant respectivement les deux paires de plateaux aux deux demi-cercles de l’aiguille ; on a alors nécessairement

et .

3) Il peut servir comme wattmètre.
xxxxL’instrument donne, en effet, le produit de deux différences de potentiel. On peut prendre pour l’une d’elles la force électromotrice aux bornes entre lesquelles on veut évaluer le travail dépensé par un courant électrique. On prendra ensuite, pour l’autre différence de potentiel, celle qui existe aux extrémités d’un fil de résistance connue, placé dans le circuit général ; cette différence de potentiel est proportionnelle à l’intensité du courant.
xxxxLes déviations sont alors proportionnelles aux produits et permettent d’évaluer à chaque instant le travail dépensé pendant l’unité de temps.
xxxxLorsqu’il s’agit de courants alternatifs, cet instrument est le seul qui permette d’évaluer rigoureusement le travail dépensé. On sait en effet que l’on ne peut pas mesurer séparément, dans ce cas, la force électromotrice et l’intensité du courant pour calculer le travail. Les wattmètres basés sur les actions des courants sur les courants, ne donnent pas non plus rigoureusement le travail. Enfin la méthode électrométrique de M. Potier[1], de beaucoup la meilleure parmi celles que l’on a indiquées jusqu’ici, peut être

  1. Potier, Journal de Physique, 1re série, t. X, 1881, p. 445.