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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

rayon issu de la source S décrit dans le vide une demi-circonférence déterminée par la source S, le diaphragme D et la valeur du champ H, et produit une raie au point F sur la plaque P’. Le point F est un foyer où se coupent les trajectoires de rayons de même vitesse passant par divers points du diaphragme D ; l’image qui s’y forme est donc très nette. Il est facile de voir que le pouvoir séparateur de la méthode à foyer est considérablement plus grand que celui de la méthode directe, les écartements de 2 raies dans ces deux méthodes étant approximativement proportionnels aux déviations qui sont respectivement Z = OA et Z’ = DF.

Dans les dispositifs usuels de déviation directe, Z est de l’ordre de 2 millimètres tandis que Z’ est de l’ordre de 10 à 20 centimètres.

Fig. 3.

Le spectre magnétique des rayons α obtenu par la méthode directe, à l’aide de sources formées par la matière radioactive sous épaisseur assez faible pour qu’il ne puisse y avoir de ralentissement des rayons dans la matière elle-même, — se compose d’une raie unique pour un groupe de rayons α homogènes caractéristique d’une seule substance. En utilisant la méthode à foyer, S. Rosenblum a trouvé que la raie unique attribuable aux rayons α de ThC n’est pas simple, mais présente une structure fine ; elle se compose de six raies pour lesquelles l’écart extrême des vitesses est environ 4%[1]. L’application de la même méthode a permis d’établir que le groupe émis par AcC est complexe (2 raies), conformément aux résultats obtenus par Rutherford et ses collaborateurs à l’aide d’une méthode d’ionisation différentielle très sensible. On trouve de même une structure

  1. S. Rosenblum, Actualités Scientif., Hermann, etc.