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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

μ, déduit des mesures d’ionisation par la formule , où est l’intensité initiale du faisceau qui pénètre dans une chambre d’ionisation (fig. 6) et celle qui subsiste quand on interpose entre la source et la chambre, un écran absorbant d’une épaisseur x. Le coefficient μ diminue rapidement quand la vitesse des rayons augmente ; pour des rayons de vitesse donnée, son quotient μ / ρ par la densité augmente un peu avec le nombre atomique[1].

5. — Absorption du rayonnement γ. Groupes homogènes. Diffusion nucléaire.

Le rayonnement γ des corps radioactifs a été d’abord caractérisé par la méthode d’absorption, l’intensité des rayons étant mesurée dans une chambre d’ionisation comme dans la fig. 6. Les rayons β sont, en ce cas, déviés par un champ magnétique. Quand il s’agit de mesures précises, on utilise un faisceau canalisé, et on distingue, comme pour les rayons X, le coefficient d’absorption photoélectrique τ et le coefficient de diffusion . Le coefficient total étant μ, on a , où . Les lois numériques appliquées aux coefficients τ et sont celles qui ont été établies pour les rayons X. Le coefficient τ qui est prédominant dans l’absorption des rayons X ou γ de faible fréquence, augmente très rapidement avec la longueur d’onde λ de ces rayons et avec le nombre atomique de la matière absorbante ; il subit une variation brusque pour chaque valeur de λ qui correspond à un niveau d’absorption de la matière considérée. Le coefficient a une importance relative d’autant plus grande que la longueur d’onde est plus petite et les atomes absorbants plus légers. Le calcul théorique de ce coefficient a été donné par J. J. Thomson sur la base de la théorie électromagnétique classique, d’après laquelle un électron contenu dans un atome entre en vibration sous l’influence de l’onde qui passe sur lui, et par là, empruntant de l’énergie à cette onde, est une source de réémission d’ondes semblables dans l’espace environnant. À cette diffusion sans changement de longueur d’onde vient s’ajouter la diffusion avec changement de longueur d’onde découverte par A. H. Compton et accompagnée d’une projection des électrons diffusants. D’après la théorie de l’effet Compton, le coefficient est de la forme , où est

  1. Fournier et Guillot. Collection actualités, etc…