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Page:Curie - Les Rayons alpha, bêta, gamma des corps radioactifs en relation avec la structure nucléaire, 1933.djvu/21

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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS


6. — Mesure de la longueur d’onde. Relations entre les rayons β et les rayons γ..

a) Spectres de diffraction. — La méthode de diffraction sur un cristal tournant, appliquée aux rayons γ (Rutherford et Andrade, J. Thibaud, M. Frilley) a permis de révéler l’existence d’un spectre de lignes qui, dans les expériences les plus récentes de Frilley, comprend les rayons γ de RaB et RaC jusqu’à λ = 16 U. X. hυ = 770 eKV. Pour ces rayons, l’angle de diffraction sélective sur le sel gemme n’est plus que 10’, et il parait difficile d’atteindre ainsi les longueurs d’onde plus petites encore. Le spectre se compose de raies dont certaines sont attribuables à des radiations d’origine nucléaire tandis que d’autres correspondent à des radiations de fluorescence excitées dans les atomes qui résultent de la transformation radioactive ; ainsi, dans le spectre des rayons γ de Ra(B + C) on observe les raies de fluorescence de la série L, caractéristiques des éléments de nombres atomiques 83 et 84, ceux qui résultent respectivement de la transformation de RaB (N = 82) et de RaC (N = 83). Les expériences de diffraction prouvent que le caractère ondulatoire des rayons γ reste valable dans le domaine des hautes fréquences.

b) Spectres corpusculaires obtenus par l’effet photoélectrique des rayons γ sur les atomes étrangers. — Un rayon γ d’énergie hυ, émis par un atome radioactif, peut subir l’absorption photoélectrique dans un atome étranger, en donnant naissance à un rayon β dont l’énergie est W − hυ − Wi, où Wi est une énergie de niveau de l’atome absorbant. Ainsi a lieu la conversion externe du quantum hυ en un rayon corpusculaire. Si les énergies de plusieurs photoélectrons issus de divers niveaux, vérifient la relation W + Wi = constante, on peut estimer qu’il existe un groupe de rayons γ qui donne naissance aux photoélectrons considérés. Pour mesurer W on a recours à la méthode des spectres magnétiques corpusculaires, avec un dispositif tel que celui de la fig. 3 b où la source S est entourée d’un très mince écran absorbant dans lequel sont libérés les photoélectrons. Les travaux d’Ellis et de J. Thibaud ont montré que cette méthode permet d’identifier dans le rayonnement γ des corps radioactifs, des groupes monochromatiques d’énergie déterminée, et J. Thibaud a étendu cette démonstration aux groupes de haute fréquence émis par les dérivés du