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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

transformation radioactive comportant l’émission de rayons α (ou de rayons β), c’est-à-dire dans le noyau transformé. Si, comme il est probable, le noyau ne persiste pas longtemps dans l’état excité, l’émission de rayons γ aurait lieu au début de la vie de l’atome transformé. Par exemple, si une substance A émettant des rayons α (ou β) se transforme en B, les rayons α (ou β) sont émis par les atomes A à la fin de leur vie, les rayons γ par les atomes B au début de leur vie, — mais les uns et les autres font partie des événements qui caractérisent la transformation de A en B. Dans le langage courant actuel les rayons primaires α ou β et les rayons γ consécutifs sont tous attribués au corps A. Pour éviter toute confusion, on peut convenir de les attribuer à la transformation A → B.

L’interprétation ci-dessus exposée de la relation entre les rayons α et les rayons γ, doit, semble-t-il, s’appliquer précisément aux rayons émis dans une transformation donnée. Tel est le cas de RAc, où la concordance numérique a lieu entre les rayons α de RAc et les rayons γ attribués au même élément (c’est-à-dire émis par les atomes d’AcX résultant de la transformation RAc → AcX, au début de la vie des atomes transformés). Dans le cas de ThC, apparaît une complication : alors que les rayons α sont émis dans la transformation ThC → ThC″, les rayons γ, avec lesquels ils sont en relation, étaient jusqu’à ces derniers temps attribués à ThC″, c’est-à-dire à la transformation ThC″ → ThD. Autrement dit, l’énergie disponible en raison de l’excitation initiale du noyau ThC″ ne serait pas libérée pendant l’existence de celui-ci, mais après sa transformation en ThD avec la modification correspondante des niveaux nucléaires, et sans doute aussi des états d’excitation. Il y avait là une difficulté pour la théorie ; et il était désirable de soumettre à un contrôle précis l’origine des rayons γ émis par Th(C + C′ + C″). Le même problème se pose pour Ac(C + C″) (AcC′ ayant ici une importance secondaire en raison de sa faible proportion). Tout récemment Ellis et Sze-Shih-Yuan indépendamment, ont pu préciser l’origine de plusieurs groupes λ émis par Th(B + C + C′ + C″). Un certain nombre de ceux-ci que l’on associait à la transformation ThC″ → ThD sont en fait émis lors de la transformation ThC → ThC″, et ces groupes sont précisément ceux qui correspondent à l’une des éga-