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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS
Énergie des rayons γ
en eKV
N λ θ
––––––– ––– ––– –––
Energiede0612 0,49 × 10-6 8,1 × 107 1,1 × 1014
Energiede1778 0,53 × 10-6 5,5 × 1010 2,7 × 1016
Energiede2219 0,60 × 10-6 3,5 × 1011 4,2 × 1016

Les mêmes auteurs proposent l’emploi de 3 coefficients a, g et b pour caractériser les probabilités d’émission respectives d’un rayon lp, d’un quantum ou d’un électron extranucléaire. Les nombres respectifs des émissions par atome transformé étant A, G et B, on aurait les relations : G/A = g/a ; B/A = b/a, permettant de déduire g et b de l’expérience, dans la limite des possibilités actuelles. Le coefficient b serait de l’ordre de 1011 à 1013 sec-1 pour les transitions de 612 eKV à 2219 eKV. Un certain nombre de raies faibles dans les spectres de rayons β naturels, auxquelles on n’a pu faire correspondre de groupes de rayons γ, pourraient résulter de transitions ayant une faible valeur du coefficient g.

L’examen détaillé des rayons γ de RaC a conduit Rutherford et Ellis à exprimer les énergies de ces rayons par la formule , où p et g sont des nombres entiers, tandis que E1 et E2 sont des énergies déterminées. Pour E1 on envisage deux valeurs possibles, 612 et 671 eKV, considérées comme des énergies de niveaux. À E2 on attribue une valeur voisine de 40 eKV, mais un peu différente selon l’une des 6 catégories en lesquelles sont classés les 49 groupes de rayons γ. Les valeurs 1, 2, 3, 4 que peut prendre p, sont interprétées comme indiquant le nombre de particules α dont le passage d’un des niveaux E1 au niveau normal détermine l’émission de rayons γ. Les valeurs attribuées à q varient de 0 à 14. Sur un graphique, où q est porté en abscisses et E en ordonnées, les groupes de rayons γ se distribuent sur 6 lignes droites d’inclinaison voisine. On interprète E2 comme une énergie d’interaction des niveaux.

J. Thibaud a examiné la possibilité d’une relation entre les rayons α et les rayons γ, résultant de l’état de rotation du noyau, cet état pouvant être normal ou bien excité, suivant le nombre de quanta correspondants. Étant donné l’ordre de grandeur des moments d’inertie qu’on peut envisager, on pourrait rendre compte ainsi de différences énergétiques modérées, soit un petit nombre de fois 10 eKV.