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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

sage considéré, une certaine probabilité qui augmente avec E.

Par conséquent, la constante radioactive λ qui mesure pour la particule α la probabilité de sortie du noyau, doit être une fonction croissante de E.

Gamow a calculé cette fonction en adoptant une forme simple pour la fonction U dont la valeur dans les limites du noyau n’est pas connue. Il a obtenu ainsi une formule qui donne λ en fonction de la vitesse v que possède la particule α à la sortie du noyau, ainsi que du nombre atomique N de ce noyau et du rayon r0 du noyau transformé.

Cette formule correspond à la relation expérimentale trouvée par Geiger et Nuttall entre la constante λ et le parcours R des

fig. 11
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rayons α, mais elle introduit aussi les paramètres supplémentaires N et r0. À l’aide des valeurs expérimentales de λ, v et N, on peut donc calculer le rayon nucléaire r0 pour les radioéléments qui émettent des rayons α. Les valeurs ainsi trouvées, peu différentes entre elles, sont de l’ordre de 8 × 10-13 cm. Le rayon r0 croît avec la masse du noyau.

Pour les éléments des familles de l’uranium et du thorium, le nombre P de protons constituants est respectivement du type 4n + 2 et 4n. Pour la famille de l’actinium, le type n’est pas connu avec certitude, mais il parait probable que pour le plomb d’actinium P = 207, et que, par conséquent, dans cette famille P = 4n + 3. Il en résulte, qu’il n’y a pas de superposition entre les valeurs de P relatives aux radioéléments qui se transforment avec émission de rayons α, à la seule exception des corps C qui subissent une transformation à bifurcation, et qui, pour cette raison, ont la même valeur de P que les corps C′. On peut donc