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PIERRE CURIE

qué par une étude approfondie de la « Balance de précision apériodique à lecture directe des derniers poids » (1889, 1890, 1891). Dans cette balance, l’usage des petits poids est supprimé par l’emploi d’un microscope au moyen duquel on vise un micromètre fixé à l’extrémité d’un des bras du fléau. La lecture se fait quand l’oscillation du fléau est arrêtée, ce qui se produit très rapidement, grâce à l’utilisation d’amortisseurs à air convenablement construits. Cette balance a réalisé un progrès considérable par rapport aux anciens systèmes ; elle s’est montrée tout particulièrement précieuse dans les laboratoires d’analyse chimique où la rapidité des pesées est fréquemment un gage de précision. On peut estimer que la mise au point des balances Curie a marqué une époque dans la construction de ces instruments. Le travail fait à ce sujet est loin d’être empirique ; il comporte une étude théorique des mouvements amortis et la construction de nombreuses courbes établies avec l’aide de quelques-uns de ses élèves.

C’est vers 1891 que Pierre Curie commença une longue série de recherches sur les propriétés magnétiques des corps à diverses températures, depuis la température ambiante jusqu’à 1400°.

Ce travail, poursuivi pendant plusieurs années, fut présenté comme thèse de doctorat à la Faculté des sciences de Paris en 1895. Voici comment Pierre Curie précisait en peu de mots l’objet de son travail et les résultats de celui-ci :

« Les corps se divisent au point de vue de leurs propriétés magnétiques en trois groupes distincts : les corps diamagnétiques, les corps faiblement magné-