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LA DÉCOUVERTE DU RADIUM

X, et les recherches faites à ce sujet venaient d’en faire connaître les caractères principaux.

Pour mesurer les courants très faibles que l’on peut faire passer dans l’air ionisé par les rayons de l’uranium, j’avais à ma disposition une méthode excellente étudiée et appliquée par Pierre et Jacques Curie, méthode qui consiste à compenser sur un électromètre sensible la quantité d’électricité apportée par le courant, par celle que peut fournir un quartz piézoélectrique. L’installation se composait donc d’un électromètre Curie, d’un quartz piézoélectrique et d’une chambre d’ionisation ; celle-ci était formée par un condensateur à plateaux, dont le plateau supérieur était relié à l’électromètre tandis que le plateau inférieur, chargé à un potentiel connu, était recouvert d’une couche mince de la substance examinée. Cette installation électrométrique n’était guère à sa place dans le local encombré et humide où il a fallu la placer.

Mes expériences ont montré que le rayonnement des composés d’urane peut se mesurer avec précision dans des conditions déterminées, et que ce rayonnement est une propriété atomique de l’élément uranium ; son intensité est proportionnelle à la quantité d’uranium contenue dans un composé, et ne dépend ni de l’état de combinaison chimique, ni de circonstances extérieures, telles que l’éclairement ou la température.

J’entrepris alors de rechercher s’il existait d’autres éléments possédant la même propriété, et j’examinai dans ce but tous les éléments alors connus, soit à l’état pur, soit à l’état de composés. J’ai trouvé