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PIERRE CURIE

Sorbonne, dirigé par Jean Perrin, il venait nous voir fréquemment dans notre hangar, et devint bientôt un ami très proche pour nous, pour le docteur Curie et plus tard pour nos enfants.

Vers la même époque, un jeune physicien, Georges. Sagnac, engagé dans l’étude des rayons X, venait fréquemment s’entretenir avec Pierre Curie des analogies qu’on pouvait prévoir entre ces rayons, leurs rayons secondaires, et le rayonnement des corps radioactifs. Ils firent en commun un travail sur la charge électrique transportée par ces rayons secondaires.

En dehors des relations avec nos collaborateurs, nous ne voyions que peu de personnes au laboratoire ; parmi les physiciens et les chimistes, l’un ou l’autre venait de temps en temps, soit pour voir nos expériences, soit pour demander quelque conseil ou quelque renseignement à Pierre Curie, dont la compétence dans plusieurs branches de physique était bien connue. C’étaient alors des conversations devant le tableau noir, de celles dont on conserve un excellent souvenir parce qu’elles agissent comme un stimulant sur l’intérêt scientifique et sur l’ardeur au travail, sans interrompre le cours des réflexions et sans troubler cette atmosphère de paix et de recueillement qui est la véritable atmosphère d’un laboratoire.