En effectuant un certain nombre de mesures de ce genre, on voit que la radioactivité est un phénomène susceptible d’être mesuré avec une certaine précision. Elle varie peu avec la température, elle est à peine influencée par les oscillations de la température ambiante ; elle n’est pas influencée par l’éclairement de la substance active. L’intensité du courant qui traverse le condensateur augmente avec la surface des plateaux. Pour un condensateur donné et une substance donnée le courant augmente avec la différence de potentiel qui existe entre les plateaux, avec la pression du gaz qui remplit le condensateur et avec la distance des plateaux (pourvu que cette distance ne soit pas trop grande par rapport au diamètre). Toutefois, pour de fortes différences de potentiel, le courant tend vers une valeur limite qui est pratiquement constante. C’est le courant de saturation ou courant limite. De même pour une certaine distance des plateaux assez grande, le courant ne varie plus guère avec cette distance. C’est le courant obtenu dans ces conditions qui a été pris comme mesure de radioactivité dans mes recherches, le condensateur étant placé dans l’air à la pression atmosphérique.
Voici, à titre d’exemple, des courbes qui représentent l’intensité du courant en fonction du champ moyen établi entre les plateaux, pour deux distances des plateaux différentes. Le plateau B était recouvert d’une couche mince d’uranium métallique pulvérisé ; le plateau A, réuni à l’électromètre, était muni d’un anneau de garde.
La figure 2 montre que l’intensité du courant devient constante pour les fortes différences de potentiel entre les plateaux. La figure 3 représente les mêmes courbes à une autre échelle, et comprend seulement les résultats relatifs aux faibles différences de potentiel. Au début, la courbe est rectiligne ; le quotient de l’intensité du courant par la différence de potentiel est constant pour les tensions faibles, et représente la conductance initiale